Barnabas, l’encourageur

Simple chrétien, membre de l’église de Jérusalem, originaire de Chypre, Barnabas ne nous apparaît pas comme les ‘grosses pointures’ telles que Paul, Pierre et Jean, que nous aimons méditer et prendre en exemple.

Pourtant, il est mentionné 27 fois dans le Nouveau Testament. Il y est présenté avec un ministère des plus importants: l’encouragement. Et dans ce domaine, il excelle, nous donnant de fameuses leçons !

Encourager c’est sortir de la banalité

Actes 4 : 36 : Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas… nous révèle son nom. Barnabas signifie : fils de la prophétie, de l’exhortation, de l’encouragement. Jésus aussi changeait parfois des noms de disciples pour qu’ils correspondent mieux à leur vrai caractère. Son vrai nom était : Joseph, et Joseph veut dire : ‘encore un’ ! Jacob avait eu déjà dix fils. Puis vint Joseph, et on l’avait appelé : Encore un ! De quoi être complexé! Rachel l’avait appelé ainsi parce que pour elle, c’était son premier et elle voulait encore un (Gen.30 : 24). Elle l’aura : Benjamin, qui malheureusement lui sera fatal (Gen. 35:18). Barnabas est sorti de la banalité par une caractéristique surprenante : il était un vrai encourageur ! Il sera appelé ‘apôtre’ (Actes 14 : 14).

Encourager c’est donner

Actes 4 : 37 nous donne une autre caractéristique de cet encourageur :
Barnabas vendit un champ qu’il possédait, apporta l’argent et le déposa aux pieds des apôtres.

L’encourageur est pratique : il voit la pauvreté dans l’église et n’hésite pas à ouvrir son portefeuille. S’il énonce des projets, il est prêt à se donner lui-même pour les réaliser.

Le résultat pour l’église de Jérusalem était surprenant :

Actes 4 : 34 : Il n’y avait parmi eux aucun indigent !

Barnabas avait compris cette parole de Christ : ‘Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir’ (Actes 20 : 35).

Barnabas aura encore plus tard une action de récolte de fonds lors d’une famine en Judée (Actes 11 : 27 à 30).

Encourager c’est prendre la défense

Actes 9 nous raconte la conversion de Saul de Tarse. Les chrétiens se sont méfiés de la conversion de cet ex-persécuteur :

Actes 9 : 26 : Lorsqu’il se rendit à Jérusalem, Saul tâcha de se joindre à eux, mais tous le craignirent, ne croyant pas qu’il soit un disciple !

C’est là que Barnabas intervient :
Actes 9 : 27 : Alors Barnabas, l’ayant pris avec lui, le conduisit vers les apôtres…

Quand tout le monde garde ses distances, Barnabas croit à la transformation de la conversion. Quand tout le monde ferme le coeur, Barnabas accueille le nouveau venu et l’introduit pour qu’il soit reconnu et respecté.

Encourager c’est accueillir

Combien cette attitude est précieuse. Il est important, dans nos églises, que les nouveaux

soient salués, accueilli et qu’on leur témoigne une sincère bienvenue.

C’est un ministère essentiel auquel tous devraient aspirer : accueillir en sachant faire abstraction aux apparences, et au passé.

Encourager c’est reconnaître les vocations

Dans Actes 11 : 19 à 26 nous avons l’un des plus beaux passages sur Barnabas : Il est à Antioche, il prêche et les résultats sont évidents :

Actes 11 : 24 : C’était un homme de bien, plein d’Esprit-Saint et de foi, et une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur.

Pourtant, suite à ce succès, Barnabas part à Tarse, chercher Saul, pour l’amener à Antioche et perfectionner les nouveaux chrétiens par son enseignement, pendant toute une année. C’est là que, pour la première fois de l’histoire, les disciples ont été appelés ‘chrétiens’ (Actes 11 : 26) !

L’encourageur connaît ses limites et n’hésite pas à demander l’aide de quelqu’un d’autre.

Il reconnaît les ministères chez d’autres. Il sait créer des ponts. C’est un bâtisseur.

L’encourageur fait sauter des complexes infériorité et d’incapacité. Même pour un nouveau, qui n’a pas encore fait toutes ses preuves, ses paroles sont : ‘Tu es capable, tu arriveras, tu es fait pour ce ministère avec l’aide de Dieu !’

Encourager c’est reconnaître la nouveauté de Dieu

L’église d’Antioche était un mélange de conversions juives et grecques (Actes 11 : 19 à 22). C’était une grande nouveauté. D’aucuns auraient paniqué en obligeant les non-juifs à se circoncire avant de se baptiser. Mais Barnabas a une toute autre attitude :

Actes 11 : 23 : Lorsqu’il fut arrivé, et qu’il eut vu la grâce de Dieu, il s’en réjouit et les exhorta tous à rester d’un coeur ferme attachés au Seigneur.

Dans la nouveauté, Barnabas voit la grâce de Dieu et s’en réjouit ! Il ne leur dit pas : ‘Arrêtez, nous n’avons jamais fait comme-ça !’ Il n’est pas sclérosé dans la tradition. Il a cette ouverture d’esprit.

Il ne s’agit pas d’aimer la nouveauté pour la nouveauté. Barnabas a simplement discerné le plan de Dieu pour l’humanité . C’est un homme de la nouvelle alliance entre Dieu et les hommes de toute tribu, toute nationalité (). En quelques mois cette église est devenue une communauté importante comme le montre Actes 13, capable d’envoyer des missionnaires.

Encourager c’est voir les possibilités

Dans Actes 13 on assiste au premier voyage missionnaire de Paul avec Barnabas et Jean appelé Marc. Ils ont évangélisé Chypre, après quoi Jean-Marc s’est séparé d’eux pour rentrer à Jérusalem, peut-être devait-il s’occuper de sa mère qui y avait une maison (Actes 12 : 13).

Jean-Marc est un nom contradictoire : Jean veut dire : ‘grâce’ et Marc veut dire ‘marteau’ ! Peut-être avait-il un côté doux et un côté dur !

Dans Actes 15, lors du départ du deuxième voyage missionnaire, Barnabas propose à Paul de récupérer Jean-Marc, qui était son cousin (Col. 4 : 10). Mais Paul refuse. L’équipe alors se scinde en deux : Paul part avec Silas et Barnabas part avec Jean-Marc. Les deux équipes ont été bénies par le Seigneur. Chypre a été totalement évangélisée.

Les encourageurs voient le potentiel là où d’autres ne voient que les lacunes. Ils croient encore quand plus personne ne croit. Leur jugement n’est pas dicté par un manque de pardon ni par la pression des autres. Voir et mentionner une possibilité cachée peut sauver une personne. Trop de gens se sentent comme des nullités. Leur passé et leurs échecs les ont découragées au point de ne plus avoir confiance en rien. C’est là que le chrétien doit intervenir !

L’encouragement peut faire des miracles. Il ne s’agit pas de transformer les gens selon nos goûts, nos conceptions ou notre éducation. On doit encourager en respectant l’originalité, la personnalité de la personne. Voilà qui peut faire des mariages heureux, aussi !

Barnabas croyait en Jean-Marc. On ne parlera plus de lui durant dix ans, mais Paul le met dans les salutations aux Colossiens (Col. 4 : 10). Le différent avait donc disparu ! Quelques années plus tard Paul dira même à Timothée : Prends Jean-Marc et amène-le avec toi, car il m’est utile pour le ministère (2 Tim. 4 : 11) ! Paul mentionne aussi Barnabas dans plusieurs épîtres, avec beaucoup d’amitié : 1 Cor. 9 : 6 ; Gal. 2 : 1, 9, 13 ; Col. 4 : 10.

Encourager juste

Dans Actes 14, à Lystre, le succès est au rendez-vous : Actes 14 : 12 : Ils appelaient Barnabas Jupiter et Paul Mercure…

Voici l’encourageur encouragé, pourrait-on dire ! Non, pas vraiment, car cet encouragement ne leur correspond pas. Certains encouragements sont inacceptables parce que contraire à la vérité et anti- biblique. Paul et Barnabas ne peuvent accepter et ils réagissent pour se faire comprendre :
Actes 14 : 14 : Les apôtres Barnabas et Paul, ayant appris cela, déchirèrent leurs vêtements… s’écriant : O hommes, pourquoi agissez-vous de la sorte… ?

Un compliment doit être vrai, juste, conforme à ce que l’on pense, sinon c’est un mensonge, ce que Dieu réprouve (Matth. 5 : 37).
Mais attention : dire ce qu’on pense nous amène souvent à critiquer et on a parfois ce dilemme : encourager ou critiquer ? On ne peut pas encourager le mal et il arrive que la critique est nécessaire lorsque positive et constructive. C’est là qu’intervient le discernement qui nous aide à agir selon la pensée de Dieu.

J’ai souvent eu à m’excuser d’avoir critiqué trop vite et trop durement là où il y avait possibilité d’encourager, même minime. Parfois aussi on encourage ‘par intérêt’ ! Quel est le mobile, c’est la question à se poser!

Il peut y avoir des situations où le but d’encourager est douteux, si c’est :

– pour gagner un avantage
– pour se faire accepter
– pour se faire pardonner
– pour retrouver une reconnaissance perdue – pour avoir une fonction dans l’église…

Gene Rogers donne une bonne définition de l’encouragement : ‘Encourager, c’est trois grandes routes : premièrement affirmer les gens dans ce qu’ils sont, deuxièmement les honorer, valoriser et respecter, et troisièmement leur apporter l’espérance pour l’avenir’.

Encourager : un exemple

John Wesley a été le premier à lutter ouvertement contre l’esclavage en Grand Bretagne au 18 ième siècle. Ses écrits ont influencé un jeune militant abolitionniste William Wilberforce. Mais tous ces efforts étaient restés sans résultat.

Wesley arrive à la fin de sa vie et Wilberforce est découragé. Six jours avant sa mort, en 1791, Wesley rassemble son courage pour écrire une ultime lettre d’encouragement à William. Elle lui parviendra après sa mort. Mais les mots d’encouragements contenus dans cette lettre ont motivé William Wilberforce comme jamais avant. Il reprendra le combat politique et luttera encore 16 ans pour que soit enfin signé l’acte définitif de l’abolition de l’esclavage dans toute l’Angleterre et dans les colonies. La force de l’encouragement…

Encourager dans la nature

Cette semaine, j’ai vu passer les oies sauvages. Elles formaient un V parfait. Direction sud. Ca m’émerveille toujours.

Les chercheurs ont beaucoup étudié la migration de ces oiseaux. Le vol en V est une stratégie efficace : cela leur permet d’épargner beaucoup d’énergie, un peu à la façon des coureurs cyclistes qui se suivent pour plus de facilité. L’oie qui mène reste le bec fermé, c’est elle qui dépense le plus d’énergie. celles qui suivent bavardent énormément. En réalité, elle encouragent celle qui est devant. On pourrait traduire leur langage par : ‘Vas-y, vas-y, tu arriveras, ne faiblis pas …’ C’est ainsi qu’elles parcourent des distances incroyables.

Je les ai souvent entendu arriver. Puis, je sors vite pour les observer, c’est magnifique à voir. Ça m’émeut. Parfois, c’est des grues cendrées. Elles passent souvent par Pousset. C’est étonnant.

On a pu observer que quand la meneuse se fatigue, elle se laisse dépasser et une autre prend sa place. Si c’est la souffrance ou la maladie qui la freine, elle descend jusqu’au sol et alors deux autres l’accompagnent. Elles vont se reposer quelques jours en se nourrissant jusqu’au rétablissement puis reprendront leur envol lorsqu’elles entendront arriver un autre vol.

Les animaux savent s’encourager. Quand est-ce que nous les chrétiens on va s’y mettre ?

Celui qui décide de devenir un encourageur, il aspire à une bonne chose, qu’il soit béni au nom du Seigneur. Il ira loin.

Votre frère Paul TINLOT

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La rentrée, notre Canaan…

C’est parti ! On y est, c’est la rentrée.

Après un temps d’arrêt et de repos, nos activités reprennent. C’est comme un temps de renouveau, même si ce n’est pas le printemps et que nous allons plutôt vers l’automne.

Pour beaucoup d’entre nous, que nous soyons étudiant ou dans la vie active comme chacun dans sa vie quotidienne, la rentrée, c’est comme partir vers l’inconnu, une sorte de nouveau commencement. c’est aussi un temps de découverte, de changement avec de nouveaux objectifs, de nouvelles choses à apprendre, de nouvelles tâches à accomplir, etc…

Dans l’église aussi c’est aussi un moment où les activités reprennent. C’est un temps de redécouverte de la Bible où nous pouvons nous remettre en question, et soumettre à Dieu nos espoirs et nos angoisses quant à l’avenir et à ses objectifs.

Mais nous sommes enfants du Seigneur et Il ne nous laissera pas affronter seuls les difficultés et les problèmes à venir. Deutéronome 31:6 nous dit :

« Fortifiez-vous et ayez du courage ! Ne craignez point et ne soyez point effrayés devant eux ; car l’Eternel, ton Dieu, marchera lui-même avec toi, il ne te délaissera point, il ne t’abandonnera point. »

Ce texte s’inscrit dans l’histoire au moment de l’entrée du peuple d’Israël dans le pays de Canaan.

Moïse, leur guide jusqu’alors, vient juste de leur annoncer qu’ils devront y aller sans lui mais dirigés par Josué. C’est comme nous quand nous entrons dans une nouvelle année scolaire ou dans un nouvel emploi. Nous avons des craintes face à l’inconnu. Mais le Seigneur nous assure de ses promesses.

Reconnaissons que devant l’épreuve nous avons souvent tendance à « négativer » en voyant le mauvais côté de la chose, mais Dieu nous invite à « positiver ». En effet, une fois que nous serons entrés dans notre Canaan, notre nouvelle école, notre nouvel emploi, nos nouvelles tâches, nous verrons aussi de nouveaux espoirs, nous apprendrons de nouvelles choses qui nous feront progresser. C’est cela que le peuple d’Israël devait découvrir une fois entré dans le pays de Canaan : de nouvelles villes, des champs de vignes, des fruits, de l’eau pure, etc… Mais pour cela il leur aura fallu 40 ans car la majorité du peuple n’avait pas cru dans les promesses de Dieu.

En effet, 40 ans plus tôt, lorsque Caleb et Josué étaient rentrés de leur incursion en territoire ennemi (Canaan), ils étaient les deux seuls à voir le côté positif de ce pays à conquérir. Leurs autres compagnons ne voyaient que le côté négatif. Voici ce qu’ils disaient en Nombres 13 :26-27

« Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés. C’est vraiment un pays où coulent le lait et le miel, et en voici les fruits. Mais le peuple qui habite ce pays est puissant, les villes sont fortifiées, très grandes. Nous y avons vu des (géants) descendants d’Anak. »

Voilà comment nous voyons souvent les choses, par le mauvais côté de la lorgnette, nous minimisons la puissance et la compassion de notre Dieu. A cause de cela le peuple d’Israël a dû errer pendant 40 ans dans le désert avant d’entrer en Canaan !

Non frères et sœurs, Soyons plutôt comme Josué et Caleb qui en regardant par le bon bout de la lorgnette voyaient le bon côté des choses, ils voyaient l’amour de Dieu pour son peuple, la puis- sance de l’Eternel et le pays riche qui leur était offert.

Sommes-nous prêts à entrer sans attendre dans ce nouveau temps avec l’aide de l’Eternel ?

Frères et sœurs, ce temps de rentrée nous est offert par Dieu comme notre « Canaan » à conquérir. N’ayons pas peur des nouveaux défis, des combats, ne négligeons pas d’apprendre à nous confier en Dieu, car c’est Lui qui marche devant nous, son peuple, et qui nous mène dans notre avenir. Nous ne pourrons jamais remonter le temps, la seule possibilité pour nous est d’aller de l’avant en affrontant l’avenir avec confiance dans le Seigneur.

Alors, pourquoi craindre encore ? Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? Regardez, le peuple d’Israël est finalement entré dans le pays de Canaan, pays qui lui était promis par Dieu. Et on sait les hauts faits qu’ils y ont réalisés avec la puissance de Dieu comme à Jéricho où les murs de la ville sont tombés livrant passage au peuple d’Israël pour conquérir la ville. En Josué 6:20 on lit :

«Le peuple poussa des cris, et les sacrificateurs sonnèrent des trompettes. Lorsque le peuple entendit le son de la trompette, il poussa de grands cris, et la muraille s’écrou- la ; le peuple monta dans la ville, chacun devant soi. Ils s’emparèrent de la ville,»

Frères et sœurs, ces murs sont comme nos peurs et nos angoisses, quand L’Eternel entend nos prières et nos louanges, ce sont ces mêmes murs qui s’écroulent ! Voilà pourquoi pour nous aussi la rentrée est bien un temps de renouveau. Entrons dans notre « Canaan » avec la foi, la confiance dans le Seigneur, relevons les nouveaux défis qui nous sont proposés et les murs tomberont. Jésus Lui- même nous a dit en Jean 16:33 :

« Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. »

Le Seigneur Lui même nous aidera à affronter ces « murailles » et à les vaincre.

Voyons cette rentrée comme la conquête de notre Canaan !

Que la force, la joie et la paix du Seigneur soient avec vous !

Votre frère Joël Misen

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